Présentation du Calendrier 2026 de la Reine d’Arles et de ses demoiselles d’honneur

Le cœur de la tradition battait fort, ce soir du 7 novembre entre les murs de la Salle d’Honneur. Gardians, Arlésiennes, élus et passionnés, toute cette grande famille qui fait la fierté de notre Pays d’Arles s’était réunie pour un moment suspendu, un de ceux qui rythment l’année et nous rappellent qui nous sommes. L’occasion ? La présentation du calendrier 2026 de notre Reine Amélie Laugier et de ses Demoiselles d’Honneur, Faustine Bret, Salomé Espelly et Nina Graillon. Un opus très attendu, intitulé « Mythes et Légendes ».
Un voyage entre réel et imaginaire
Comme l’a souligné Monsieur le Maire, Patrick de Carolis, en accueillant l’assemblée, les mythes et légendes « nourrissent notre imaginaire » et portent en eux les messages de notre quotidien d’antan. Du Drac de Beaucaire à la Tarasque de Tarascon, en passant par la Bête du Vaccarès, ces récits nés pour nous mettre en garde ou nous faire rêver sont le terreau de notre culture.
C’est ce fil d’or, entre le réel et l’imaginaire, que le Règne a choisi de tisser pour cette nouvelle année. Un projet ambitieux, capturé par l’œil du photographe Alexis IYkache, qui a su, avec humilité et talent, immortaliser ces instants où les ambassadrices de notre tradition se sont glissées dans la peau des héroïnes de nos contes.
La parole d’une Reine, le cœur d’un Règne
Avec une émotion palpable, Amélie, notre 25ème Reine d’Arles, a partagé la genèse de ce projet. Plus qu’un simple almanach, ce calendrier se veut « à la fois esthétique et pédagogique ». Chaque mois est une invitation à redécouvrir les symboles, les auteurs et les histoires qui façonnent notre territoire.
Elle a évoqué avec poésie ses choix personnels : Crin-Blanc pour la liberté et la confiance, la Tarasque pour la force féminine qui dompte la peur par la douceur, et bien sûr, Mireille, « la personnification de l’amour qui avance malgré la pierre brûlante ». À travers ses mots, en français et dans la langue de Mistral, c’est une part de son âme, de ses rêves d’enfant et de sa vision de femme qu’elle nous a livrée.
Au-delà des images, la Reine a tenu à partager les souvenirs humains, ces moments de complicité et d’entraide qui ont rendu le projet possible. De la création d’un feu sur la plage des Saintes-Maries-de-la-Mer, « un défi fou mais ô combien exaltant », à la rencontre inattendue avec une œuvre de Stanislas Blohorn, chaque cliché est le fruit d’une aventure collective.
Les Demoiselles d’Honneur, gardiennes des récits
Tour à tour, les Demoiselles d’Honneur ont pris la parole pour nous conter leur propre page de ce grand livre d’images.
Faustine, avec son attachement vibrant à la langue provençale, a illustré les cours d’amour des troubadours et la légende des soldats de Charlemagne, rappelant que les Arlésiennes portent en elles une « armure de velours et de soie ».
Salomé nous a invités à voir ces légendes comme de véritables leçons de vie. Elle a incarné le culte de Mithra, symbole de lumière et de régénération, et l’arrivée des Saintes sur notre rivage, une histoire qui « résonne en nous comme un appel ».
Nina, enfin, a levé le voile sur les mystères du trésor de Saint-Trophime et sur la figure énigmatique de Nostradamus, dont les prophéties sont « comme un pont entre le passé et le présent ».
Un appel à la responsabilité
Mais cette soirée, baignée de poésie, fut aussi l’occasion d’un message fort et nécessaire. Au lendemain de la décision de Groupama de ne plus couvrir les manifestations taurines de rues, la Reine Amélie a rappelé avec gravité que notre héritage est fragile. Évoquant les menaces que cette sanction fait peser sur les manades et les traditions taurines, elle a lancé un appel à « l’introspection et à la responsabilité collective ».
« Nous ne pouvons pas, au nom de la tradition, autoriser toutes les sensations. [...] Il nous appartient de les prévenir et surtout de ne pas les relayer. » Des mots justes et courageux, qui nous rappellent que si nous sommes les héritiers de cette culture, nous en sommes avant tout les gardiens.
Alors que les dédicaces commençaient, dans un joyeux murmure, une pensée demeurait. Ce calendrier 2026 est bien plus qu’une suite de photographies. C’est un manifeste. La preuve que nos traditions, portées par une jeunesse intelligente, sensible et fière, ne sont pas destinées à devenir des mythes et des légendes. Elles sont vivantes, vibrantes, et prêtes à écrire les pages de demain.