Dins si quinge an èro Mirèio.
Coustiero bluio de Font-vièio,
E vous, colo baussenco, e vous, piano de Crau,
N’avès pu vist de tant poulido !
Lou gai soulèu l’avie ’spelido ;
E nouveleto, afrescoulido,
Sa caro, à flour de gauto, avie dous pichot trau.

Elles sont dans leur quinzième année. Et elles ont pris le ruban. Ce jour, dernier dimanche de Juillet, 76 jeunes filles du pays d’Arles sont venues pour célébrer cette tradition instituée par Mistral en 1903 et ensuite confiée à Folco de Baroncelli, marquis de Javon, et son coumitat vierginen qui deviendra la Nacioun Gardiano.

Les piliers sont toujours présents, emmenés maintenant par Béranger Aubanel arrière petit fils du Marquis capitaine de la Nacioun Gardiano et l’ensemble de ses adhérents.

Elles ont 15 ans et ont choisi de porter le costume selon ses codes et ses règles contraignantes. Elles en sont ravies, arborant un sourire qu’on ne voit plus guère accroché aux lèvres des adolescentes. Aujourd’hui, c’est une vraie fête qu’elles partagent avec leur marraine, bien sûr, mais aussi en famille. La fierté le dispute à la joie dans les rues des Saintes Maries de la mer au passage des jeunes filles, tout comme aux arènes. Le père Emmanuel sert un sermon bien senti lors de la messe, le capitaine insiste sur l’aspect traditionnel de cette célébration devant la statue de Mireio et les gardians servent une partition dans les arènes qui donne du beaume au cœur de tous les spectateurs. Un jeune gardianou figure au sein des cavaliers. En cavalier aguerri lui même, il participe aux jeux, les remporte. Il s’est fait ce soir là des souvenirs impérissables, et ses ainés nous ont donné une leçon de vie extraordinaire.

La journée s’est terminée au centre de la piste, là où tout commence, tout finit.

Une après l’autre, les impétrantes sont appelées, se voient remettre leur diplôme. Le sourire toujours rivé aux lèvres, elles aussi garderont le souvenir d’une journée si parfaite, entre tradition et modernisme.

Par Eric Blanc, Magali Blanc le 28 juillet 2025

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