La Nacioun Gardiano organise au mois de juin une journée de préparation pour les jeunes filles qui prennent le ruban.
La cérémonie de prise de coiffe est toujours le dernier dimanche de juillet aux Saintes Maries de la Mer. Lors de cette journée, les jeunes filles âgées de 15 ans suivent un rite de passage, matérialisé par le changement de leur coiffe. Elles peuvent désormais délaisser la cravate au profit du ruban.
Récemment, la Nacioun Gardiano a étoffé cette étape importante dans la vie d’une jeune fille portant le costume en ajoutant d’autres occasions de souligner l’engagement qu’elles prennent. Ce fut d’abord la présentation à la reine d’Arles lors de la fête du costume. Une étape de mise à l’honneur qui est vécu par les demoiselles elles même comme une sorte de passage obligé, une sorte de confirmation de leur volonté de s’inscrire dans une tradition séculaire.
Aujourd’hui, cette prise de ruban est devenu un véritable parcours initiatique au travers d’une journée de préparation en Juin, La cérémonie en elle même aux Saintes Maries de la Mer, une journée fin novembre à Maillane et enfin la présentation à la Reine d’Arles au Théâtre antique d’Arles, là où tout à commencé. Elles n’étaient que 28 en 1903 au muséon Arlaten, mais 350 l’année suivante au Théâtre antique.
1904 est aussi l’année de la création du Coumitat Vierginen par quelques amis emmenés par Folco de Baroncelli Marquis de Javon. Cette association devient en 1909 la Nacioun Gardiano qui continue de faire perdurer la glorification du costume. Une commission spéciale vierginenco gère le parcours des impétrantes.
Et nous y voilà, un samedi de Juin avec une grande partie des demoiselles qui vont prendre le ruban fin juillet. Elles sont 62 des 77 inscrites à être venu. Le programme de cette journée grave son empreinte dans la tradition. Le regroupement se fait sur le tombeau du Marquis pour une première intervention autour de l’histoire de la famille Baroncelli depuis son arrivée dans le comtat vénaissin au Moyen Age, jusqu’à la passion dévorante qui anime Folco, délaissant son hotel particulier en Avignon pour se perdre à l’Amarée puis au Simbèu.
Sa passion, son implication pour les peuples opprimés, les jeunes filles écoutent avec attention ce qui constitue le ferment de cette respelido provençale qu’elles promeuvent en étant là.
La visite des lieux et des histoires se poursuit à l’église avec un Don Emmanuel lui aussi passionné qui raconte l’évangile, les Saintes, l’église, le lieu, la chapelle Saint Michel, son architecture Rococo, le sauvetage des reliques à la révolution... Toujours en s’adressant à ces demoiselles, les félicitant pour leur implication.
Enfin, la visite du musée des Saintes permet de revenir sur l’Histoire avec un H majuscule de ce delta du Rhône et sur l’importance de l’action du Marquis dans la mise à l’honneur du travail du Gardian.
Une matinée entièrement culturelle, lors de laquelle on revient aux fondamentaux. Oui, le costume d’Arles perdure en partie parce que celui-ci met en valeur la beauté de l’arlésienne, cette Tanagra rhodanienne, mais aussi et surtout parce qu’il plonge ses racines au plus profond de cette terre et de son histoire.
Cette histoire se poursuit encore aujourd’hui, continue d’évoluer sous la houlette du 8ème capitaine de la Nacioun Gardiano Béranger Aubanel, arrière petit fils du Marquis.
A ses côtés, toute la commission est présente, valorise le rôle de la marraine, mais aussi de toute la cellule familiale autour de l’arlatenco. Amélie Laugier, Reine d’Arles est présente, elle insiste sur le fait de porter un costume juste, qui n’est pas obligatoirement une soierie précieuse. Il n’est pas nécessaire de s’endetter pour être belle, toute la commission enfonce le clou, une mention importante lorsqu’on constate les dérives de ces dernières années sur des étoffes de plus en plus chères (sans pour autant être plus élégantes, le cher est aussi parfois carrément moche NDLR).
Une mention spéciale à Amélie, présente tout en discrétion toute la matinée, elle était là comme l’étaient les autres. Le signe d’une grande réine.
Une belle et grande journée s’est déroulée sur les terres du Marquis, aux sources de la tradition, au coeur de ce qui motive l’arlésienne un petit matin à se coiffer comme le faisait sa Grand mère, sa mère, sa tante, ou leurs amies.
Osco la Nacioun.